Nord Eclair édition locale Lille

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Cocktail avec chauffeur

Les soirées de l’ambassadeur sont peut-être toujours un succès. Mais après, ça peut se gâter. Pour éviter que des invités ne prennent le volant éméchés, la société Hôtessa vient de lancer un concept baptisé Drive Angel. La Prévention routière l’a agréé officiellement hier.
	YOUENN MARTIN On a en mémoire une anecdote dans la mairie d’une ville dont on taira le nom. Les élus congratulaient une classe lauréate du concours de la plus belle affiche pour la prévention routière. Juste après les discours appelant à la prudence, les bouchons de mousseux sautaient pour sacrifier au fameux verre de l’amitié. Et après deux ou trois coupes, chacun s’en était allé… à bord de sa voiture. On imagine mal les entreprises ou les collectivités renoncer à l’alcool lors des cocktails, soirées ou conventions. La société roubaisienne Hôtessa est bien placée pour le savoir : son métier d’origine, c’est de fournir de jolies hôtesses pour ces grands rendez-vous. Le patron, Lahcène Ghezal, a eu l’idée de Drive Angel. « Il s’agissait de répondre à une demande de nos clients et d’offrir une prestation complète », explique Fanny Gamelin, chargée de communication de l’agence.
Côté insolite de l’initiative: les chauffeurs rentrent avec le cyclomoteur pliable qu’ils ont préalablement rangé dans le coffre de la voiture.

Une assurance pour l’organisateur

L’idée ? Proposer à l’organisateur de l’événement de raccompagner, dans leur voiture, les invités qui ne se sentent pas en état de conduire. Des chauffeurs formés prennent le volant à votre place. Pour repartir, ils disposent pour les trajets inférieurs à 15 km d’un petit cyclomoteur pliable.
« Il pèse 30 kg et peut rentrer dans le coffre d’une Smart », souligne Fanny Gamelin. Pour les trajets plus longs, il faut mobiliser un deuxième chauffeur et une voiture.
Bien sûr, tout ça n’est pas gratuit. Sur son site Internet, Drive Angel donne l’exemple d’une soirée avec 150 invités pour laquelle elle préconise une solution à 1 000 € hors taxe – pour 90 € de plus, une hôtesse assure une partie prévention et distribue des éthylotests. « Une formule pas si onéreuse », selon Fanny Gamelin, pour qui « il en va de la sécurité des invités mais aussi de l’organisateur, responsable aux yeux de la loi » (lire encadré).
Il s’agit d’une activité à but lucratif, donc, mais la Prévention routière la soutient pleinement. Hier après-midi, avant de signer une convention avec Drive Angel, Jacky Maréchal, responsable départemental de l’association, a rappelé qu’« un accident mortel sur quatre est dû à l’alcool ».
« Les nuits de week-end, c’est même un accident sur deux, insiste-t-il. C’est une démarche utile, citoyenne. Un accident n’est jamais inévitable.